Écriture

Le mercredi matin 9h30/11h30 (un mercredi sur deux) - Contact Jean Paul C.

Le groupe Atelier Ecriture vous avait promis, lors de l’assemblée générale, de vous faire partager le plaisir qu’il éprouve chaque mercredi matin.
Plaisir de partager, d’écouter, d’échanger. Plaisir de s’étonner, d’imaginer et de découvrir.

L’atelier n’est pas un lieu pour apprendre à écrire ou à bien écrire, mais c’est un moment pour prendre du plaisir. Plaisir à jouer avec les mots, à se surprendre à écrire n’importe quoi ou ce qui reste enfoui en soi. On y oublie orthographe, grammaire ou syntaxe. On laisse courir la plume sur la page blanche. On y fait côtoyer des mots insensés ou incongrus … On divague sur sa feuille ! On a même le droit de mal écrire.

Ce sont des moments ludiques, créatifs, magiques. On se surprend souvent. Cela engendre une ambiance de confiance, de confidence qui renforce la solidarité du groupe.
Chacun exprime des images, des émotions, des choses qu’il est seul à pouvoir dire. Tout est acceptable. Tout est intéressant et rien n’est critiquable. C’est l’école du respect, de la tolérance et de l’ouverture aux autres.

On s’y amuse beaucoup, on y rit comme des petits fous. On y retrouve presque son âme d’enfant.
---------------------------------------------------------------

Atelier du 26 Avril 2023 : Décrire la rue de votre enfance en utilisant vos cinq sens.

(Texte transmis par Mireille le 27 Avril 2023)

La rue de mon enfance :
Eh, petites ! Attention les enfants, allez jouer plus loin

- Mon grand-père, le chapeau sur la tête, outils à la main, étudie le tronc d’arbre en travers de la rue pour savoir comment attaquer son travail. Il est jougtier et son atelier se trouve dans la ruelle à l’intersection se deux rues bien étroites : la rue des Frères.

- Les maisons sont comme des personnes en train de discuter, les fenêtres sont face è face. La ruelle est pavée de galets ronds. Les personnes qui habitent là, se connaissent depuis toujours. Les enfants s’y amusent à la corde, se cachent dans les portes cochères. Les femmes sortent leurs chaises en fin d’après- midi pour profiter des rayons de soleil en tricotant et bavardant entre elles. Ça sent la soupe qui mitonne depuis le matin sur la cuisinière. Le feu ne s’éteint jamais. Une fois par mois, c’est le jour de la grande lessive. Les cuveaux mis à chauffer avec de la cendre, les draps brassés énergiquement, tout ça, sur le pas de la porte. C’est un grand jour bien fatigant pour ma grand-mère.

- Parfois nous allons chercher au fond de la rue, à l’épicerie, du stockfish pour le vendredi. Là, les odeurs et le capharnaüm y sont indescriptible… mais on y trouve de tout !

- Au fond de la rue, il y a une pompe, colonne avec sa roue à manivelle, que nous prenions, nous les enfants, pour un jeu…

- Mon grand-père attaque l’arbre. Ça sent bon le bois ; les copeaux jonchent le sol. Il est très concentré, les gouttes de sueur coulent sur son front. Il caresse son travail. Il a les moustaches qui bougent. Il sourit. Le bruit de ses outils est régulier.

- A côté, il y a l’écurie. Le cheval s’ébroue, c’est un animal patient et docile. Ma grand-mère élève des lapins dans ce qu’on appelle la cave, mais en réalité, c’est tout près de la porte et nous allons jouer avec eux. Sans se rendre bien compte qu’ils finissent en civet bien odorant dans nos assiettes les jours de fête !

- Aucun véhicule ne peut emprunter la rue dans toute sa longueur : tout le monde le sait : on passe en haut, mais en bas ça coince. Alors, il ne faut pas louper le virage de l’écurie, sinon…

- Dans la maison, il y a deux étages, mais le plus intéressant pour nous, c’est le grenier. Il y a de tout entassé depuis tellement longtemps. Des bouquets de plantes médicinales pendent aux poutres. Et puis il y a une si belle vue sur les toits de Villefranche. Cette ville si ancienne, pleine de gens simples et d’habitudes ancestrales. Il y a la rue des Dinandiers, des Marteaux, les arcades encadrent la collégiale. Le sonneur habite lui aussi dans une ruelle et va faire son métier de carillonneur en jouant des airs, qui, sans rendre compte, font un lien entre tous.

- La rue de mon enfance à un parfum de nostalgie, et peut être que ce n’était pas aussi fort, mais j’aime à y penser comme ça. Car j’y revoie mes Grands-parents dans leur vie simple et des activités qui n’existent plus, mais qui m’ont tant marquée.

----------------------------------------------------------

(Texte transmis par Jean Paul le 26 Avril 2023 )

La rue de mon enfance ! Natif de Cholet, je peux encore l’emprunter tous les jours. Force est de constater qu’elle ne ressemble plus en rien à ce qu’elle était à l’époque.

A vrai dire, la rue elle-même, n’existait réellement qu’à travers la notion de quartier : le quartier du Pont Vieux.

Quatre rues, cinq bistrots, deux épiceries, un bureau de tabac, un boucher, un charcutier, un marchand de charbon, un marchand de vaisselle, un garagiste, un pâtissier, un cordonnier, un forgeron… Bref, un petit bourg en miniature. J’aurais pu y ajouter un brocanteur et un coiffeur.
Cela ne serait pas encore suffisant. Je  ne peux oublier les grincements de roues des charrettes du marchand de poisson et du chiffonnier. « Peaux de lapins …Peaux »s’écriait ce dernier pour acheter les peaux des lapins tués par nos parents. A l’époque, poulets et lapins n’étaient pas achetés au super marché : il n’existait pas.

« Elles sont arrivées les Sablaises » ! vociférait le marchand de poissons avec ses deux chiens bâtards attelés.
Tout un chacun savait que ce matin-là, on n’entendrait pas les coups de marteau sur l’enclume : l’odeur de corne brûlée nous révélait que l’heure était au ferrage des chevaux.
Mes parents ayant eu la bonne idée d’acheter un café, on disait plutôt un bistrot, j’ai pu constater combien un tel lieu revêtait d’importance en matière de lien social.
Il était amusant d’apercevoir, derrière les rideaux, un nez féminin scrutant la salle pour voir si son homme était là … Il était moins drôle d’en voir débouler les jours de paye pour faire en sorte que l’argent ne soit dépensé aussi sottement.

Et que dire de ces vieux de l’hospice arrivant avec un bouquet de fleurs … coupées dans le jardin du mail, dans le fol espoir d’avoir une chopine gratuite.

J’ai aussi témoins de paris tous plus fous les uns que les autres. Comme, par exemple, de manger le bouquet de fleurs trônant sur le bar.

Les jeunes, quant à eux, faisaient comme tous les jeunes. Nous nous asseyons en groupe pour refaire le monde, envisager quelques farces, parler des filles ou « emprunter » un bateau pour aller cueillir des noisettes sur les bords de la Moine.
Le grand jour était aussi important que la Mi-Carême. C’était la fête du Pont Vieux avec son Tir aux canards, sa fête foraine, son radio-crochet…

Mais là, c’est une autre histoire.


Clic : Cholet La fête du Pont Vieux

                                 

Jean-Yves Bouchet a dit…

Atelier d'écriture

À les lire, ils jouent avec les mots !
Quel est ce délire, sont-ils bien normaux ?
Je connais les jeux de mains
Mais n'en parlons pas, ils sont vilains.
Je pense aussi aux jeux vidéo
Mais est-ce en accord avec leurs idéaux ?
Jouer avec les mots mais quel en est donc le motif ?
C'est quand même tiré par les cheveux.
Enfin si ça ne les rend pas trop nerveux
Ça ne me paraît pas très nocif.
En attendant, je les laisse jouer avec leurs mots
J'ai bien assez à faire pour soigner mes propres maux.
Et puis finalement leurs petits mots
Ils ne sont pas si chemo.